La différence de désir dans un couple

Une réalité fréquente, souvent difficile à nommer

En tant que sexothérapeute, j’accompagne régulièrement des couples confrontés à un écart de désir sexuel. Il arrive qu’un·e partenaire exprime davantage d’envie, alors que l’autre se sent moins disponible, voire désintéressé·e par la sexualité.

Très vite, ce décalage de désir peut devenir source de tension, de malentendus ou de souffrance silencieuse.

Pourtant, ces différences de désir dans le couple sont non seulement courantes, mais aussi naturelles. Elles n’indiquent pas forcément une absence d’amour, une incompatibilité, ni une défaillance. Elles révèlent souvent une dynamique relationnelle qu’il est possible d’apaiser et d’harmoniser avec bienveillance.

Pourquoi le désir fluctue-t-il dans un couple ?

Le désir sexuel n’est pas une donnée fixe. Il évolue selon les périodes de vie, les émotions, le niveau de stress, la qualité du lien affectif ou encore l’histoire personnelle de chacun·e.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer un écart de désir sexuel :

  • Le stress, la fatigue ou la charge mentale

  • Une routine sexuelle installée et peu stimulante

  • Des blessures émotionnelles non verbalisées

  • Une baisse de l’estime de soi

  • Des troubles hormonaux ou physiques

  • Un passé sexuel difficile ou peu épanouissant

Le désir est aussi influencé par la manière dont chacun·e se connecte à son corps, à ses émotions et à son imaginaire. Il est donc multidimensionnel, complexe, et profondément humain.

Comment réagir face à une différence de désir sexuel ?

Quand le désir ne semble plus synchronisé, il est tentant de se replier sur soi ou d'accuser l’autre. Or, cela renforce les blocages. À l’inverse, ouvrir un dialogue sincère et respectueux est une première étape essentielle.

1. Éviter les reproches, privilégier l’écoute

Il ne s’agit pas de “chercher le coupable”, mais de partager ses ressentis. Dire, par exemple :

« Je me sens un peu éloigné·e de toi ces derniers temps, j’aimerais qu’on se retrouve intimement. »

2. Déculpabiliser et rassurer

Le manque de désir n’est pas une attaque personnelle. Il peut traduire un besoin d’espace, de repos ou de sécurité émotionnelle.

3. Redéfinir la sexualité

La sexualité ne se limite pas à la pénétration. Elle peut inclure le toucher, les regards, les caresses, la sensualité, le jeu… Il est précieux de revisiter la manière d’entrer en lien charnel, sans pression de “performance”.

4. Prendre soin du lien émotionnel

Une sexualité épanouie s’appuie souvent sur un climat de confiance, de complicité et de sécurité affective. Avant de raviver le feu, il est parfois nécessaire de réchauffer le cœur.

Quand le déséquilibre devient souffrance

Parfois, les différences de désir sexuel s’installent durablement et provoquent :

  • De la frustration sexuelle

  • Un éloignement affectif

  • Un repli émotionnel

  • Un sentiment de rejet ou d’incompréhension

Dans ces cas, il peut être difficile d’avancer seul·e. Un accompagnement sexothérapeutique, en couple ou individuellement, peut offrir un cadre neutre et bienveillant pour :

  • Mieux comprendre les racines du déséquilibre

  • Retrouver un espace de communication fluide

  • Remettre du mouvement, de la connexion et du désir dans la relation

Et si c’était une opportunité ?

Plutôt que de voir cette différence comme une impasse, il est possible de la considérer comme une invitation à évoluer ensemble. Cela peut devenir l’occasion de :

  • Redécouvrir de nouvelles formes de plaisir

  • Explorer d’autres langages amoureux

  • Se réinventer dans la complicité et la tendresse

La sexualité d’un couple n’est pas un terrain figé : elle se cultive, s’ajuste, se renouvelle. Parfois, même, les périodes de creux sont précieuses pour mieux se retrouver.

En conclusion : avancer avec respect et curiosité

Vivre une différence de désir dans le couple, c’est traverser un moment délicat, mais jamais honteux. Il n’existe pas de “bonne fréquence” ou de norme idéale. Ce qui compte, c’est de pouvoir en parler, d’être écouté·e, et de respecter les rythmes de chacun·e.

Vous sentez-vous concerné·e ?

Si ce sujet vous parle et que vous ressentez le besoin d’un soutien, n’hésitez pas à consulter un·e sexothérapeute.

Je vous accueille avec respect, douceur et confidentialité pour vous aider à retrouver un équilibre sexuel et relationnel… qui vous ressemble..